
Séminaire d'été 2023
samedi 26 et dimanche 27 août 2023
Aiguillages…Pratique de l’interprétation en psychanalyse
L’analyste encaisse dans son propre corps les mouvements quasi sismiques que la parole de l’analysant met en branle. Il s’en fait la chambre d’écho, voire le dépôt. L’analysant parle à travers le corps de l’analyste, le plus souvent en traversant son silence qui pèse de tout son poids de réel. C’est à cela que l’analysant à affaire : à un corps de chair muet, comme l’est la pulsion. Ça ne répond pas. Il en est pour ses frais. Mais cette réponse non-réponse, cette action du vide, ne suffit pas. S’en tenir à cette position silencieuse pourrait rapidement relever d’une forme de sadisme. Il faut pousser plus loin. Couper. L’acte de l’analyste, c’est simple, ça vous la coupe ! Et le mot qui m’est venu pour penser ce que produit cette coupure, qui peut se révéler de façon très variée, c’est celui d’aiguillage.
L’aiguillage fait d’emblée penser à son usage dans les chemins de fer. Il s’agit d’un appareil qui détourne un train sur une autre voie, qui lui impose un changement de direction. L’aiguilleur est le technicien chargé de cette manœuvre. Le traintrain des signifiants de l’analysant se déroule, pépère, et l’analyste, par son intervention change l’aiguillage, cela produit, mais malgré lui, un changement de direction dans la parole. L’intervention sur l’équivoque du signifiant en est une bonne illustration. Notons que ce type d’intervention de l’analyste, qui ne peut opérer que sous transfert, ne relève ni se son savoir, ni de sa volonté, ni de ses capacités de déduction, ce qui friserait la manipulation et témoignerait de la pulsion d’emprise. C’est un acte de création qui jaillit, comme le souligne Jacques Lacan dans le séminaire inédit de 1967-1968 L’Acte psychanalytique : « …sans sujet ».
Qu’en est-il de ces actes de création que ce soit dans la cure ou ses extensions, en supervision, dans l’éducation, l’enseignement, le soin… ? Ces métiers désignés par Freud comme « impossibles » parce qu’on « peut y être sûrs d’un résultat insuffisant ».
Nous reconduirons le dispositif expérimenté les années précédentes : aucune préparation n’est demandée. Chacun fait confiance à sa mémoire. Les intervenants participants sont tirés au sort. Chaque exposé portant sur un cas clinique fait l’objet d’une écoute attentive. Ensuite chaque participant fait retour de ce qu’a produit en lui l’exposé. Un troisième temps vise à dégager en collectif ce que nous enseigne ce cas sur la praxis analytique, que ce soit dans le cadre de la cure ou de ses extensions (supervision, travail social, pédagogie, psychothérapies...)
Lieu :
Le séminaire d'été se déroule en 2023 à Montpellier dans les locaux de PSYCHASOC, 3, rue Urbain V
Places limitées. S'inscrire avant : apsychanalyse@gmail.com
Tarif :
60 € à l’ordre de l’@psychanalyse.
Envoyer à l'@psychanalyse, 3 rue Urbain V, 34000 MONTPELLIER