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Séminaire de l’@psychanalyse 2022-2023

                      Au pied de la lettre…

 

« Vous verrez comment le langage se perfectionne quand il sait jouer avec l’écriture. » Jacques Lacan, Séminaire Livre XX, Encore, Paris, Seuil, 1975, p. 35.

 

 

Cette année nous allons arpenter les chemins de la psychanalyse à partir d’ouvrages et de leurs auteurs.  Si comme l’énonce Lacan dans son Moment de conclure : « … ni dans ce que dit l’analysant, ni dans ce que dit l’analyste, il y a autre chose qu’écriture. », il faut alors entendre que l’analyste produit à partir du texte de l’analysant un texte second dont il fait relance parfois par une tierce écriture, dans un article de revue ou un ouvrage.   

 

On est en droit de questionner ce puits artésien d’où jaillissent ces écrits desdits analystes, nombreux, proliférants, envahissants comme pattes-de-mouches. D’aucuns, on le sait, visent un signe de reconnaissance : je suis de la tribu. Textes tressés de langue de boa, de prêt-à-penser et du prêchi-prêcha qui empoisonne bien souvent le discours analytique. D’autres, prônant la position du missionnaire, visent une hypothétique transmission. Transmission d’impossible, prévient Freud dès 1925 (Préface à Jeunes en souffrance, d’August Aichhorn), ajoutant en 1937 qu’« on peut y être sûr d’un résultat insuffisant » (« L’analyse finie, l’analyse infinie »). Alors pourquoi ce déferlement d’écrits ? On pourrait se retrancher derrière la réponse, finalement assez juste, de Blaise Cendrars : Parce que ! Mais s’agissant de la chose analytique, c’est sans doute trop peu dire. Peut-on vraiment déboucher sur une ascèse de l’écriture qui ne pourrait « passer qu’à rejoindre un « c’est écrit » dont s’instaurerait le rapport sexuel » (Lituraterre). Autrement dit l’écriture d’un ratage. Voire parfois d’un pire ratage. Écriture comme « ravinement même » (Lituraterre), mais aussi ravissement de jouissance pris sous le ruissellement de la rature. L’analyste se soumet au traitement de la lettre. Portant en lui sans doute cette appréhension que lui confia Samuel Beckett dans L’Innommable : « J’ai peur de ce que les mots vont faire de moi ». Ce que la lettre fait de l’analyste, l’analyste - mangé aux vers ! - le déplace vers d’autres interprètes, qui ouvriront d’autres lectures-textes. Tel le joueur de foot jouant le collectif, il fait … la passe. Il fait le ménage. Il s’en libère. Refile le schmilblick. Cette « Alchimie du verbe » (Rimbaud) subtile, incessante, ouvre des espaces, des blancs, des trous, des vides... Et des relances. Ledit analyste peut s’inspirer de l’écrivain, cet artisan de la lettre, qui le précède et ouvre la voie : « J’ai toujours pratiqué la littérature non comme un exercice intelligent mais comme une cure d’idiotie. Je m’y livre laborieusement, méthodiquement, quotidiennement, comme à une science d’ignorance : descendre, faire le vide, chercher à en savoir, tous les jours, un peu moins que les machines. Beaucoup de gens très intelligents aujourd’hui, très informés, qui éclairent le lecteur, lui disent où il faut aller, où va le progrès, ce qu’il faut penser, où poser les pieds ; je me vois plutôt comme celui qui lui bande les yeux, comme un qui a été doué d’ignorance et qui voudrait l’offrir à ceux qui en savent trop. Un porteur d’ombre, un montreur d’ombre pour ceux qui trouvent la scène trop éclairée : quelqu’un qui a été doué d’un manque, quelqu’un qui a reçu quelque chose en moins. » (Valère Novarina, Pendant la matière, Paris, P.O.L., 1991.)

L’écriture relève alors d’un impossible… nécessaire.

 

  Les samedi matin de 9h à 12h30

                                (sauf exception pour le 2 décembre)

1er octobre, Alain Bozza, Clinique du sujet de la citoyenneté dans les psychoses (Editions L'Harmattan, 2022).

12 novembre, Patricia Vallet et Alain Bouillet, Henriette Zéphir, sécrétions, Guipures, écrits bruts... Avec en introduction: Henriette Zéphir, le souffle des esprits, un film de Mario Del Curto et Bastien Genoux.

Vendredi 2 décembre à 19 h., Gérard Pommier, Mon aventure avec Lacan (Editions Galilée, 2022).

3 décembre, Luminitza C. Tigirlas, Le Pli des leurres (Z4 Editions, 2020).

21 janvier, Leïla Azmayesh, Mon Iran. Notre Iran.  Récit poétique, sur l'Iran d'hier et d'aujourd'hui.

Christophe Contini, Espace, écriture et cris de la lettre : bricolages po(ï)étiques et chasse à l’être. 

11 février, Fred Fliège présentera son dernier ouvrage: Un cas de perversion féminine. (TheBookEdition)

11 mars, Denys Gaudin. Écriture et voix. Clinique du recours à l’écrit dans les psychoses (Editions In Press, 2022).

15 avril,  Francis Hofstein, Une dérive autour de trois ouvrages: La passe de Lacan, (Éditions du Félin, 2017); Un amour de Lacan, (Éditions le Retrait, 2020); Corps en tête, (Editions Le Retrait, 2022).

13 mai, Geneviève Dindart, Le style,  c'est le tracé.

17 juin, Agnès Benedetti, Joseph Rouzel, L’instance de la lettre.

Le séminaire se déroule comme d’habitude dans les locaux de Psychasoc, 3 rue Urbain V à Montpellier. Code : 4238. Entrée libre.
ATTENTION : les places étant limitées, mieux vaut s’inscrire avant en envoyant un mail à :

apsychanalyse@gmail.com

Le site de l’association : http://www.apsychanalyse.org

 

Jacques Cabassut, président de l’association

Joseph Rouzel, secrétaire et trésorier

 

 

 

 

 

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