« Les gens ont faim de joie ! »

(Un habitant de Damas après la chute de Bachar al-Assad.)

« Quelle joie trouvons-nous dans ce qui fait notre travail ? » Telle est la question sur laquelle Jacques

Lacan laisse les participants du Colloque organisé par Maud Mannoni sur Les psychoses de l’enfant

le 22 octobre 1967. La joie déjà célébrée par Spinoza comme antidote à la tristesse, nom ancien de la moderne dépression, n’est pas la gaieté, ni l’exaltation. « A l’opposé de la tristesse il y a le gay scavoir, lequel est, lui, une vertu. » (Lacan, Télévision). Le « gay scavoir », comme l’écrit François Rabelais,

issu d’une éthique du bien dire. Cette joie sereine constitue pour Freud en quelque sorte le but de la vie. « Quels sont, questionne le père de la psychanalyse, les desseins et les objectifs vitaux trahis par la conduite des hommes, que demandent-ils à la vie, et à quoi tendent-ils ? On n’a guère de chance de se tromper en répondant : ils tendent au bonheur ; les hommes veulent être heureux et le rester. »

Dans le travail social, à l’hôpital, à l’école… l’ambiance est plutôt morose. Le système capitaliste qui a envahi la planète coupe les ailes du désir, asservit les corps et les esprits, brise les collectifs, comme le soulignait Pierre Bourdieu dès les années 80. Il y a beaucoup de désespérance dans les métiers de l’humain. Comment dans un contexte aussi dur, chez les « œuvriers » du social, du soin, de l’enseignement, de la culture, restaurer la fierté du travail bien fait, le sens du travail d’équipe, une éthique de la relation aux usagers ? (Voir le Manifeste des œuvriers de Bernard Lubat, Charles Sylvestre et Roland Gori) Comment retrouver la joie sereine et les petits moments de bonheur dans nos métiers où la parole est fondatrice du lien social ?

PROGRAMME DES INTERVENTIONS

Vendredi 10 octobre - 8h30 accueil

9h Mot de bienvenue des quatre organisateurs : Philippe Rous, directeur de l’IRTS, Jean-Marie Fossey, président de la FEP, Jacques Cabassut président de L’@psychanalyse, Joseph Rouzel, directeur de Psychasoc.

Eric Delemar, Défenseur des droits de l’enfant, Conférence inaugurale : Les enfants de la joie.

­Philippe Steiner, sociologue, Sociologie de la joie.

Danièle Epstein, psychanalyste, De la sauvegarde narcissique à l’énergie de lutter.

Jean-Christophe Contini, éducateur, chercheur à Lausanne, La joie et les cris dans les écrits professionnels.

Pause déjeuner

Intervention d’un groupe d’étudiants Educateurs Spécialisés de l’IRTS Hassan Hajjaj, Attaché de Recherche, Mysay Leray, médiateur numérique, conversation avec Frédéric Boyer, Educateur Technique Spécialisé, Mozart nous éduque à la joie…

Marie-José Pahin, psychanalyste, Une clinique de la joie.

Stéphane Fourrier, La joie du parricide…

Jacques Cabassut, professeur de psychopathologie, psychanalyste, Joi. De la joie collective à la joie individuelle.

Pascale Giravalli, psychiatre et l’équipe de l’UHSA, La joie de créer.

Forum, danse, theâtre…

Samedi 11h30 octobre - 8h30 accueil

9h Matinée en ateliers : « Travailler et apprendre dans la joie »

Chaque atelier démarre avec un film de Daniel Sibony, psychanalyste : « La joie ».

Atelier 1 animé par : Olivier Maury, Marc Maximin, Sébastien Firpi

Atelier 2 animé par : Clarisse Stérin, Joseph Rouzel, un formateur de l’IRTS

Atelier 3 animé par : Marie-José Pahin, Jean-Christophe Contini, formateur-trice de l'IRTS

Atelier 4 animé par : Hassan Hajjaj, Stéphane Fourrier, formateur-trice de l'IRTS

Pause déjeuner

Isabelle Pignolet de Fresnes, psychanalyste, Entre plaisir et jouissance : la fabrique de la joie.

Monique Lauret, psychiatre, La joie dans la culture et la pensée chinoises.

Marc Maximin, psychiatre et Pascal Levy, éducateur et une équipe d’infirmiers, Un grain de folie en psychiatrie.

Joseph Rouzel, psychanalyste, formateur, ancien éducateur, Le tonnerre de la joie de créer…

Ponctuation : Joseph Rouzel et quelques autres…

- Tout au long des deux jours intermèdes de croquis sonores par Tolten.

- Également quelques respirations clownesques et artistiques par les étudiants ES